La plupart des problèmes de santé énumérés dans le présent guide qui ont un effet sur la conduite automobile sont plus prévalents chez les personnes âgées. Ce groupe d’âge peut être impliqué dans des accidents parce qu’il a de nombreux problèmes de santé ou qu’il prend des médicaments qui diminuent ses capacités fonctionnelles.
Malheureusement, l’examen physique type n’évalue pas directement les compétences fonctionnelles telles que l’aptitude à conduire. Au mieux, il permet aux médecins de détecter des problèmes de santé et d’en évaluer la gravité et les complications qui en découlent pour mieux juger leurs effets sur les capacités fonctionnelles, comme l’aptitude à conduire.
Malgré les limites de l’examen physique type décrites ci-dessus, la plupart des provinces et des territoires du Canada exigent que les médecins signalent les personnes dont les problèmes de santé peuvent les rendre inaptes à conduire (voir la section 3, Déclaration — quand et pourquoi). Même lorsqu’un tel signalement n’est pas obligatoire, les médecins peuvent être tenus responsables s’elles et ils omettent de signaler une personne qui, par la suite, cause des préjudices à autrui en raison d’un trouble médical qui a un effet sur son aptitude à conduire.
Les taux de morbidité et de mortalité lors des accidents de la route sont plus élevés chez les personnes âgées que chez les jeunes (Transports Canada, 2022). Des évaluations précises de l’aptitude à conduire permettent aux médecins d’aider leur patientèle à éviter les blessures invalidantes, voire mortelles. Ces évaluations peuvent aussi aider la patientèle et sa famille à éviter la douleur et les répercussions juridiques qui découleraient d’un accident causé par une personne responsable des blessures ou de la mort d’autres usagers et usagères de la route ou de passantes et passants. L’évaluation de l’aptitude à conduire représente ainsi une forme de soins de santé préventifs qui profite non seulement à la patientèle, mais aussi à l’ensemble de la population. La réalité est que même si les médecins ne peuvent pas évaluer tous les aspects de l’aptitude à conduire, elles et ils peuvent contribuer grandement à cette évaluation qui permettra d’éviter des traumatismes inutiles à leur patientèle et à la population. Les médecins représentent donc une partie importante de la solution, mais il est irréaliste de s’attendre à ce qu’elles et ils soient en mesure de détecter toutes les situations affectant l’aptitude à conduire. Il convient également de noter que ce ne sont pas les médecins qui déterminent le statut du permis. Elles et ils fournissent des données précises, opportunes et pertinentes aux bureaux des véhicules automobiles, qui prennent les décisions les plus appropriées concernant le permis de conduire.
L’objectif de cette section est d’optimiser la capacité des médecins à remplir ce rôle sociétal important en abordant des situations complexes spécialement liées au vieillissement qui ne sont pas mentionnées dans d’autres sections de ce guide.