Les personnes qui ont subi un AVC ne doivent pas conduire pendant au moins un mois. Pendant cette période, elles doivent se faire suivre par leur médecin attitré. Elles peuvent recommencer à conduire si elles respectent les conditions suivantes :
• Leur médecin ne note aucun déficit moteur, sensoriel, cognitif, perceptuel, visuel, neuropsychologique ou de coordination durant les examens généraux et neurologiques
• On a traité comme il se doit toute cause sous-jacente
• La personne n’a pas subi entre-temps de crise convulsive
Il faut analyser tout renseignement disponible provenant du personnel des services de soins infirmiers, d’ergothérapie, de psychologie, de physiothérapie, d’orthophonie ou de travail social qui traite la personne concernée afin de découvrir des déficiences qui peuvent ne pas être visibles ou repérées au cours d’une consultation.
Leur médecin doit noter particulièrement tout changement de la personnalité, de l’état d’éveil, de la lucidité (fonctions exécutives), et de la prise de décision, aussi subtil et inconsistant soit-il, chez des personnes qui ont subi un AVC, puisque ces types de modifications peuvent nuire de façon importante à l’aptitude à conduire. Leur médecin peut s’appuyer sur des rapports de membres de la famille fiables pour déterminer si le jugement et la conscience de la personne concernée sont altérés dans les activités de la vie quotidienne.
Habituellement, les personnes qui ont subi un AVC du côté droit du cerveau s’expriment bien verbalement, mais peuvent avoir une incapacité marquée sur les plans de la lucidité, du jugement et des habiletés perceptuelles. Il arrive même que de telles personnes s’en tirent bien lors d’un examen ordinaire sur route, car ces tests ne mettent pas leurs déficiences à l’épreuve. Les personnes qui ont subi un AVC du côté gauche ont souvent de l’aphasie. Même si l’aphasie ne constitue pas une contre-indication absolue à la conduite sécuritaire, une évaluation médicale approfondie est nécessaire.
En cas de séquelle motrice ou sensorielle, ou d’autre déficit physique, perceptuel, neuropsychologique ou cognitif, une évaluation sur route par un ergothérapeute spécialisé dans l’examen fonctionnel des conducteurs peut être nécessaire (annexe B). Le centre d’évaluation et de réadaptation à la conduite peut recommander des adaptations au véhicule, par exemple, une boule sur le volant ou un accélérateur à gauche. Il faut apprendre à la personne concernée à utiliser ces adaptations en toute sécurité.
Les personnes atteintes d’un déficit du champ visuel à la suite d’un AVC doivent se soumettre à une étude du champ visuel réalisée par un ou une optométriste ou ophtalmologiste. Il faut recommander à celles dont le champ visuel est grandement atteint de ne pas conduire. Les exigences en matière de déclaration varient selon les administrations, même si ces dernières exigent toutes que les médecins signalent les personnes qui refusent de suivre la recommandation de s’abstenir de conduire.
Les personnes qui ont subi un AVC et recommencent par la suite à conduire doivent se faire suivre régulièrement par leur médecin, car l’épisode peut annoncer un déclin graduel de leurs processus de réflexion (c.-à-d., une démence vasculaire par infarctus ou une démence vasculaire sous-corticale). Dans certaines provinces, les bureaux des véhicules automobiles imposent, à leur discrétion, certaines restrictions, par exemple, l’interdiction de circuler sur les voies rapides ou à grande vitesse, ou l’obligation de ne circuler que dans des zones que le la personne connaît bien. Le but de ces restrictions est d’assurer la concordance entre le niveau difficulté de la conduite et le degré d’aptitude à conduire; les preuves à l’appui de ce type d’intervention demeurent toutefois limitées.