Par le passé, l’évaluation médicale de l’aptitude à conduire était fondée uniquement sur un examen en cabinet de médecin, suivi d’un diagnostic. Cependant, plusieurs jugements de la cour, notamment la décision Grismer (Colombie-Britannique [Superintendent of Motor Vehicles] c. Colombie-Britannique [Council of Human Rights]), ont reconnu que la capacité d’un conducteur ou d’une conductrice de s’adapter à un problème de santé donné et de fonctionner avec celui-ci varie en fonction de la personne.
Les tribunaux ont aussi établi dans ces décisions qu’une personne a le droit de faire évaluer sa propre capacité à conduire. Une évaluation fonctionnelle, c’est-à-dire une évaluation structurée de la capacité d’une personne à poser les gestes nécessaires et à faire preuve du jugement voulu pour conduire en toute sécurité — évaluation qui comprend souvent un examen sur route — tient compte de cette variation entre les personnes. Ce sont habituellement des ergothérapeutes qui font les évaluations fonctionnelles, bien que dans certaines provinces ou certains territoires, des spécialistes de la réadaptation peuvent effectuer des examens sur route. En outre, certaines provinces ou certains territoires effectuent leurs propres examens sur route de l’aptitude à conduire, mais ces tests sont moins élaborés que ceux réalisés par des ergothérapeutes. En particulier, seuls les ergothérapeutes peuvent évaluer les besoins de modifier les véhicules pour s’adapter aux conducteurs et conductrices ayant une déficience physique.
Une personne ayant un problème de santé susceptible de compromettre ses aptitudes cognitives ou motrices peut demander une évaluation fonctionnelle pour déterminer son aptitude à conduire. Tout état qui compromet la capacité de se livrer aux activités de la vie quotidienne ou l’autonomie de la personne doit déclencher une évaluation fonctionnelle, sous une forme ou une autre, de l’aptitude à conduire.
Il peut arriver que les évaluations fonctionnelles ne soient offertes que dans les centres urbains et elles peuvent être difficiles à organiser pour la patientèle des milieux ruraux.