Dans les cas de traumatisme craniocérébral (TCC), la gravité apparente du traumatisme original n’est pas toujours en corrélation avec l’ampleur du dysfonctionnement cognitif résiduel. Il arrive aussi que le rétablissement varie énormément : des personnes qui ont subi un traumatisme grave peuvent en garder des séquelles mineures, tandis que d’autres qui ont subi une lésion cérébrale légère peuvent en garder des séquelles majeures. Même s’il est possible de confirmer la présence de lésions axonales diffuses au moyen d’imagerie par résonance magnétique (IRM) spécialisée, il importe de savoir que les fonctions peuvent entièrement se rétablir malgré la présence d’anomalies franches à la tomodensitométrie ou à l’IRM. En revanche, on peut observer un dysfonctionnement cognitif persistant chez certaines personnes qui ont subi des examens de neuro-imagerie dont les résultats semblaient normaux.
Un TCC modéré ou grave se traduit par l’obtention d’un score inférieur à 13 sur l’échelle de Glasgow à la suite d’une lésion cérébrale, la présence d’une amnésie post-traumatique (confusion) d’une durée de plus de 24 heures ou la présence d’une lésion intracrânienne à la tomodensitométrie ou à l’IRM du cerveau, de même que la nécessité d’hospitaliser pour traiter le traumatisme. Une commotion cérébrale se définit comme un TCC léger sans signe de lésion intracrânienne à l’imagerie, et un rétablissement complet est attendu en deux semaines (un mois à l’adolescence) pour la plupart des personnes. Les deux types de TCC peuvent entraîner des séquelles physiques comme des dysfonctionnements moteurs ainsi que des séquelles cognitives souvent associées à des lésions des lobes frontaux comme des difficultés dans la prise de conscience, la prise de décisions ou la résolution de problèmes. Ces lésions peuvent également entraîner des séquelles comportementales comme un faible contrôle des impulsions ou de l’agressivité. La même affirmation vaut dans le cas des lésions cérébrales acquises qui peuvent découler d’une anoxie, d’une encéphalite, des effets de tumeurs ou autres agressions cérébrales.
En dépit du nombre croissant d’articles publiés sur le TCC léger et la commotion cérébrale, on dispose de très peu de documents fondés sur des données probantes pour orienter les recommandations. Parmi les efforts globaux pour améliorer cette situation, mentionnons 71 recommandations spécifiques concernant l’examen et le traitement des personnes qui présentent des symptômes persistants après un TCC (Marshall et coll., 2012). Une étude récente (Sarmiento et coll., 2021) a toutefois révélé que plusieurs prestataires de soins de santé n’effectuent aucun dépistage auprès des personnes qui ont subi un TCC léger après un traumatisme et ne les sensibilisent pas à son incidence sur la conduite. Il y a donc un besoin de lignes directrices claires sur la reprise de la conduite pour cette patientèle et de formation pour les médecins.
À l’échelle internationale, des initiatives sont en cours pour mieux comprendre et mieux soigner les personnes atteintes « de la maladie la plus complexe affectant notre organe le plus complexe », tout en reconnaissant que la méthodologie des essais cliniques randomisés et contrôlés limite leur contribution à la recherche (Tenovuo et coll., 2021).
Lors d’une revue systématique, Chee et coll. (2019) ont conclu qu’aucune donnée probante n’appuyait des changements importants aux lignes directrices cliniques actuelles sur la conduite à la suite d’un TCC. Ils ont recommandé d’autres études pour examiner tout particulièrement le risque d’accidents de la route en fonction de la gravité du TCC et du temps écoulé depuis le traumatisme en utilisant des définitions précises de la gravité et des indicateurs objectifs du risque d’accident.
Pour les personnes aux prises avec des convulsions post-traumatiques, se rapporter à la section 11.5.1, Convulsions post-traumatiques.